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Publié le 12 décembre 2016

Liberté, Diversité, Fraternité !

Sucettes singes

L’inclusion économique : quand Egalité Républicaine rime avec Performance

Le Top 10 des recruteurs de la diversité organisé par la Fondation Mozaïk à Bercy a récompensé vendredi 9 décembre dix organisations. Pour leur pratique en matière de recrutement des candidats de la diversité.

En présence de Michel Sapin, Ministre de l’Economie et des Finances et de Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, la cérémonie de remise des trophées a été l’occasion de revenir sur la richesse que la diversité représente pour les entreprises et sur les freins à l’inclusion économique.

“Les discriminations ont en effet un coût : perte d’activité, mauvaise allocation de la main-d’œuvre, gâchis de qualifications et de potentiels individuels… les pertes liées aux discriminations dans l’emploi sont nombreuses. Un rapport de France Stratégie publié en septembre dernier évalue même à 150 milliards d’euros le coût estimé des seules inégalités d’accès à l’emploi et aux postes qualifiés.

Pour les entreprises, diversifier les recrutements, c’est la garantie d’un renouvellement qui apporte de nouvelles idées, de nouvelles compétences et une très forte implication des nouvelles recrues. Les entreprises qui ont fait le choix de la diversité ne l’ont d’ailleurs pas regretté et elles sont souvent plus performantes que les autres.” a indiqué Michel Sapin, Ministre de l’Economie et des Finances.

A diplôme égal, les candidats des territoires moins privilégiés sont 2,7 fois moins reçus en entretien que les autres.

Une réalité qui témoigne de processus d’exclusion par l’adresse et l’origine sociale effectués de manière plus ou moins consciente par les employeurs. Mais l’exclusion prend aussi d’autres aspects. Si la discrimination des femmes à l’embauche, au salaire et à la prise de responsabilité est une des discriminations les plus documentées et les plus palpables dans la société. Il en existe d’autres plus difficiles à mesurer : la discrimination en fonction de l’orientation sexuelle, la discrimination physique, ou la discrimination en fonction de l’âge ou en raison d’un handicap… Et pourtant…

”Embaucher quelqu’un qui a eu l’habitude de vivre dans l’inconfort et l’incertitude est une vraie richesse pour une entreprise à l’heure où il faut sans arrêt se réinventer”, a indiqué Armelle Carminati, Présidente de la Commission Innovation Sociale et Managériale du MEDEF.

Quand agilité rime avec diversité

Selon David Bernard, Président d’AssessFirst, la qualité d’un candidat réside avant tout dans sa capacité à apprendre et à réapprendre.

C’est une qualité que l’on retrouve souvent chez les personnes issues de la diversité parce qu’elles doivent sans arrêt se réinventer pour surmonter des obstacles.

Cette adaptabilité constante est aussi le propre des startups et des processus d’innovation continue qui garantissent la pérennité d’une entreprise.

La corrélation agilité/performance ayant été maintes fois démontrée, il est donc urgent pour les entreprises de considérer plus largement la diversité comme une richesse. Et de revoir leurs processus de recrutement pour capter ces talents et accroître leurs performances.

Et ce sans compter que l’impact économique et fiscal par jeune placé est évalué à 10 800 euros par candidats !

Par l’inclusion économique, on actionne ainsi un cercle vertueux.

« Nous avons actuellement 3628 adhérents à la Charte de la Diversité. La Charte a ouvert une porte, mais le mouvement s’essouffle », a indiqué Laurence Méhaignerie, Présidente de Citizen Capital et corédactrice de la Charte de la Diversité.

Charte, Label, Trophées, politiques de recrutement : des initiatives pour vaincre l’entre-soi

Avec la création de la Charte de la Diversité en 2004 et du Label Diversité en 2008, des initiatives en faveur de l’inclusion économique se sont multipliées au sein des organisations.

Certaines adaptent leurs processus de recrutement pour diversifier leurs talents, d’autres mettent en place des baromètres.

On peut citer également le livre « Pas la gueule de l’emploi ?! » de Faroudja Kicher, DRH d’Engie Entreprises et Collectivités et de Lemjed Bouzekri, DRH Europe Amérique Latine de Suez dans lequel les auteurs ont rassemblé des conseils pour aider les jeunes candidats à comprendre les codes des entreprises et à les préparer à une recherche d’emploi.

« Nous manquons cruellement de données qui pourraient servir d’indicateurs de pilotage », a indiqué Laurence Méhaignerie, Présidente de Citizen Capital et corédactrice de la Charte de la Diversité.

Stéréotypes et données : des freins aux politiques d’inclusion économique

Cependant, cette inclusion des talents de la diversité se heurte à deux freins majeurs.

Le premier tient aux stéréotypes qui ont la vie dure et qui sont renforcés par les médias et le cinéma. Par exemple, l’image véhiculée sur les jeunes de banlieue est trop souvent associée à l’échec scolaire, la délinquance, la pauvreté intellectuelle et sociale. Et cela créée un déterminisme dans l’inconscient collectif, grevant d’entrée de jeu les chances de réussites des jeunes issus de territoires peu favorisés.

Le second tient au manque d’indicateurs concernant les discriminations, ce qui rend difficile la mise en place d’objectifs et le pilotage de politiques d’inclusion. Rappelons les 20 critères de discrimination définis par la loi. L’origine, le sexe, les mœurs, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, l’âge, la situation de famille, la grossesse, les caractéristiques génétiques, l’appartenance – réelle ou supposée – à une ethnie, à une nation, à une race, les opinions politiques, les activités syndicales ou mutualistes, l’appartenance ou non à une religion déterminée, l’apparence physique, le patronyme, le lieu de résidence, l’état de santé et le handicap.

« C’est en effet l’ensemble de la société qui doit s’impliquer pour combattre les préjugés, les discriminations et tendre vers une société plus juste. L’entreprise n’est pas à côté, mais bien au cœur de la société : elle doit jouer un rôle en matière de prévention des discriminations et de promotion de l’égalité. » a indiqué Michel Sapin, Ministre de l’Economie et des Finances.

Christelle Thouvenin

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