Publié le 12 septembre 2024
Les perspectives de l’emploi cadre dans le secteur Agro
On n’a jamais recruté autant de cadres en France qu’en 2023. Ces derniers représentent désormais 22,5% de la population active. A quoi devons-nous nous attendre en 2024 au sein du secteur agroalimentaire ?
337 000 cadres devraient être recrutés en 2024*, tous secteurs confondus. Après un millésime 2023 remarquable (+15 %), le secteur industriel fait désormais preuve d’un optimisme prudent pour ses prévisions. Il envisage désormais 4 % d’embauches supplémentaires par rapport à l’an dernier, soit 47 000 embauches. La Banque de France tablant sur une baisse des investissements de 0,4%, nous pouvons en effet en déduire que le nombre de création de poste, au global, va continuer à baisser cette année et que cette hausse, assez exceptionnelle va ralentir en 2024.
Les secteurs à haute intensité technologique et à fort taux d’encadrement se montrent très actifs en volume de recrutements de cadres : la chimie et l’industrie pharmaceutique sont particulièrement dynamiques. L’ensemble énergie, eau, gestion des déchets, au cœur de la transition environnementale, est le mieux orienté avec la plus forte hausse de recrutements envisagée (+10 %).
Il existe cependant de fortes disparités en fonction de la taille des entreprises, les grandes structures semblent connaître la baisse la plus significative des recrutements de cadres.
Plus de la moitié des embauches de cadres concerneront cette année encore les métiers de l’IT, de la R&D et du Commercial.
Le secteur Agroalimentaire en recherche de talents
D’après l’étude « Besoin en main d’œuvre 2024 » de France Travail, notre secteur prévoit 86 820 embauches, tous statuts confondus, dont 50% seront difficiles à réaliser d’après les employeurs. Confronté à une pyramide des âges induisant de nombreux départs en retraite et un besoin accru de compétences techniques et managériales pour assurer les transitions en cours, l’agroalimentaire prévoit quant à lui d’augmenter ses effectifs cadre. On passerait ainsi de 4000 recrutements en 2023 à 5350 en 2024.
Ce dynamisme, de bon augure pour notre filière, doit cependant être relativisé. Si les tensions liées au recrutement ont eu tendance à s’adoucir tout au long de l’année 2023, les cadres restent attentistes. La part d’entre eux projetant de changer d’entreprise dans l’année est en dessous de son niveau d’il y a un an à la même période. 47% des personnes interrogées estiment que changer d’emploi dans la période actuelle constitue une prise de risque. Malgré la baisse de l’inflation, le contexte n’est toujours pas perçu comme rassurant. 64% des cadres s’inquiètent ainsi pour leur pouvoir d’achat. Ils sont donc logiquement moins nombreux à se déclarer en recherche active d’un nouvel emploi qu’il y a un an. A l’inverse, ils sont davantage à se déclarer « en veille ». Il sera d’autant plus nécessaire de les séduire pour les recruter car cette volatilité est en effet devenue monnaie courante.
A l’échelle du cabinet MANAGERIA, nous pouvons confirmer que les personnes approchées se montrent extrêmement prudentes et sélectives. Nous rencontrons un certain succès lorsque nous présentons une offre mais les professionnels contactés hésitent fortement à se porter candidats. Nous notons une baisse accrue de la mobilité géographique et des attentes salariales induisant des négociations importantes au moment de la proposition de poste. Afin de sécuriser les missions confiées, nous avons adapté notre méthodologie d’approche directe afin d’intégrer un volume plus important de candidats en démarrage et ainsi préserver notre délai moyen de recrutement. Plus que jamais, réactivité, agilité et pragmatisme sont indispensables de la part des employeurs.
Une situation qui s’améliore mais qui reste très tendue
On compte actuellement moins d’offres pour un nombre stable de candidats à la mobilité. Les difficultés à recruter restent à un haut niveau (72% pour le T1 2024 vs 79 % pour le T1 2023). Un quart des entreprises ayant cherché à recruter des cadres ont abandonné au moins un recrutement au cours de l’année. 84% des entreprises ayant recruté en 2023 ont assoupli leurs critères, essentiellement celui de la rémunération.
Sources :
*Association Pour l’Emploi des Cadres – Baromètre 2024
France Travail – Enquête « Besoin en main d’œuvre » 2024