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Publié le 21 février 2020

La Fonction R&D (Recherche et Développement) dans l’Industrie Agroalimentaire Directeur R&D – Responsable R&D – Chef de projet R&D

Fonction R&D

Dans les Industries Agroalimentaires (IAA), la fonction Recherche et Développement ou R&D est absolument centrale. De ce service, sortiront les nouvelles recettes ou les nouveaux produits (alimentation, process, emballages…) destinés à un marché friand d’innovations. La France compte ainsi 3000 nouveaux produits alimentaires chaque année, tandis que c’est l’équivalent d’un demi supermarché qui est renouvelé tous les 5 ans selon l’ANIA (Association Nationale des Industries Agroalimentaires).

En interface forte avec le Marketing, le Commercial, l’Industrie et la Qualité, les acteurs de la R&D en IAA doivent témoigner de compétences techniques avérées ainsi que d’un relationnel fort car le fonctionnement en mode projet est quotidien.

Le périmètre du Responsable R&D dans l’agroalimentaire

Au sein des PME, voire des ETI, la fonction R&D est rattachée directement au Directeur Général ou au Directeur d’Usine. Dans les structures plus matricielles, elle peut être incarnée par une Direction R&D centrale, cette dernière pouvant parfois couvrir également la Qualité ou le Marketing / Commercial. En fonction de ce rattachement, un.e Responsable R&D peut être ou ne pas être membre du Comité de Direction.

La Recherche & Développement concerne bien entendu les produits alimentaires mais également tous les fournisseurs des IAA, qu’il s’agisse d’équipements, de process, d’emballages…

La R et la D dans l’agroalimentaire

Les services R&D classiques couvrent l’ensemble du périmètre, de la formulation à la première phase d’industrialisation. Ainsi, sur l’impulsion du Marketing ou du Commercial ou sur la base de la stratégie R&D définie par la Direction, un.e Chef de projet R&D ou un.e Ingénieur.e R&D est susceptible de mener entièrement son projet de développement.

Chez les producteurs d’ingrédients ou les entreprises d’alimentation-santé, on retrouve également des services qui se répartissent le travail : une équipe Recherche ou « R » en charge de la partie « amont » des projets et une équipe « D » pour le Développement, responsable de la mise en production des applications à l’échelle pilote ou industrielle.

Le rôle du Responsable R&D dans l’agroalimentaire

Définir et appliquer la « stratégie produit » de l’entreprise agroalimentaire

La stratégie R&D d’une entreprise agroalimentaire vise à donner un cadre et un cap aux développements produits. En agroalimentaire, nous retrouvons des industriels qui proposent des marques avec un positionnement produit spécifique et des acteurs dédiés le plus souvent aux MDD (marques distributeurs) dont l’expertise réside dans le contretypage de produits de marques. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette dernière catégorie n’est pas exempte d’innovations techniques ou produits.

Le.a Responsable R&D a donc pour mission de définir et appliquer la stratégie R&D en accord avec les contraintes industrielles et Marketing de son ou ses site.s de production et du positionnement de l’entreprise. C’est en ce sens, que la fonction est centrale et en interactions permanentes avec l’ensemble des services, bien loin de l’image d’une fonction de recherche pure, déconnectée des réalités du business.

Une fonction tournée vers le marché

La R&D est ainsi en prise directe avec les attentes des consommateurs finaux (attentes nutritionnelles et sensorielles, nouveaux ingrédients, praticité, nomadisme, régimes alimentaires, innovations, impact sociétal et environnemental…) ou les cahiers des charges des clients utilisateurs en B to B. Les profils en Recherche et Développement doivent donc tenir compte des réalités économiques et marketing de leurs marchés, sans parler du potentiel offert par l’outil de production et les contraintes de coûts de fabrication. Il n’est pas rare qu’un.e Chef de projet R&D travaille de concert avec le contrôle de gestion industriel justement pour définir les prix de revient et donc la rentabilité potentielle de tel ou tel développement.

Les missions du service R&D dans l’agroalimentaire

Selon l’organisation en place, les équipes R&D interviennent sur tout ou partie des process, des produits et des emballages.

La R&D dans les produits agroalimentaires finis 

Pour un acteur de l’agroalimentaire opérant dans les produits finis, la principale mission du Responsable R&D est d’apporter de la valeur et de la différenciation dans la conception et l’exécution des projets d’Innovation / Rénovation et d’assurer le support technique et réglementaire de son portefeuille de produits.

Plus précisément, il devra :

  • Evaluer la faisabilité technique et réglementaire des projets grâce à une connaissance des matières premières et technologies disponibles sur le marché ;
  • Elaborer les cahiers des charges et spécifications produits ;
  • Orienter les optimisations de recettes / process / emballages auprès des fournisseurs ;
  • Valider la durée de vie du produit et la conformité des produits développés à la réglementation et aux cahiers des charges définis ;
  • Participer aux essais industriels et / ou aux premières productions ;
  • Définir et orienter les engagements nutritionnels des marques sur ses catégories ;
  • Orienter les plans d’innovation en collaboration avec le service Marketing ;
  • Participer à la définition de la stratégie du service R&D, le tout dans le respect des normes d’Hygiène et de Qualité.

Le Responsable R&D est en charge de définir et respecter son budget et le cas échéant d’animer et manager son équipe. Il peut être basé en central ou directement sur un site de production.

La R&D en B to B

Pour un intervenant en B to B, donc un industriel fabriquant à façon ou sur catalogue pour les IAA, le service R&D fonctionnera sur la base de cahiers des charges faisant état des attentes organoleptiques (goût, odeur, texture, couleur…), et Qualité des produits.

Il.Elle sera plus spécifiquement chargé.e de :

  • Concevoir et mettre à jour les procédés et produits ;
  • Assurer la veille bibliographique ;
  • Planifier, formuler et effectuer les essais en paillasse et/ou pilote ;
  • Participer à la définition et à la mise au point du nouveau procédé en place et le cas échant valider les paramètres de production ;
  • Mettre en place et suivre certains indicateurs de performance liés à ce nouveau procédé et/ou sur demande des ateliers de production ;
  • Accompagner et former le personnel de fabrication dans le cadre de l’optimisation ou de la mise en place d’un procédé ou d’un nouveau produit ;
  • Participer à la démarche de management de la qualité, hygiène, sécurité, environnement ;
  • Prendre en compte les informations et autres exigences réglementaires que lui fournissent le service Qualité et le service Veille scientifique et réglementaire… ;
  • Apporter ses compétences techniques lors de l’analyse des cahiers des charges (clients, fournisseurs), le traitement des réclamations et la construction des fiches techniques ;
  • Rechercher, qualifier et valider les nouveaux ingrédients / auxiliaires technologiques mis en œuvre dans les process ;
  • Participer directement à l’élaboration des réponses aux exigences clients et donc à leur satisfaction.

Les compétences et qualités recherchées sur les fonctions R&D dans l’agroalimentaire

Les entreprises agroalimentaires et les cabinets de recrutement seront particulièrement attentifs aux compétences et qualités listées ci-dessous. Ces dernières apparaissent dans la majorité des offres d’emploi et descriptions de poste.

Des compétences scientifiques et techniques au service de l’élaboration du produit

  • Ingénieur Agroalimentaire ou équivalent ou Technicien expérimenté ;
  • Connaissances techniques et de différents Process dans les applications concernées ;
  • Eventuellement une première expérience en développement produits ;
  • Connaissances en organoleptique ou le cas échéant en process ou nutrition humaine  voire en technique culinaire
  • Connaissances réglementaires ;
  • Dans la plupart des cas, la pratique de l’Anglais doit être courante pour étudier la bibliographie et la réglementation à l’international. Il n’est pas rare pour les acteurs Agros B to B de mener des projets avec des clients internationaux. Ce qui est également vrai pour l’amont, auprès des fournisseurs.

Un savoir-être en accord avec le mode projet

  • Expérience en gestion de projet, sens des priorités ;
  • Esprit d’équipe ;
  • Force de proposition, leadership ;
  • Esprit d’analyse et de synthèse ;
  • Rigueur et autonomie ;
  • Curiosité et créativité.

L’avis de l’expert ManagerIA

Cécile Boulaire Directrice Générale de MANAGERIA– Consultante en recrutement pour l’Industrie Agroalimentaire

Travailler en R&D dans l’Agroalimentaire, c’est être au cœur des projets et voir une application concrète de son travail !

Cécile BOULAIRE – Directrice Générale de MANAGERIA

« Un métier recherché »

Lorsque nous menons des missions de recrutement pour des profils d’Ingénieur R&D ou de Responsable R&D, nous recevons la plupart du temps de nombreuses candidatures. Lorsque l’entreprise agroalimentaire est ouverte quant à l’expertise recherchée, nous réalisons nos missions avec des délais moyens plus courts que sur d’autres postes. Par contre, bien sûr, plus l’expertise recherchée est spécifique, moins les candidats sont nombreux !

 « Une fonction bien valorisée et où les places sont chères »

La fonction R&D en agroalimentaire continue à beaucoup attirer les jeunes diplômés et de manière générale, les places sont chères !

Pour un profil débutant, les postes de Chefs de Projets R&D ou Ingénieurs R&D sont généralement proposés sur une base de rémunération de 35/38 K€ en 2019.

Pour un profil témoignant d’une première expérience, la rémunération tourne aux alentours de 40/45 K€. Enfin, pour les profils de Responsables R&D, voire Directeurs R&D, le salaire est compris entre 70 et 120 K€ pour les postes les plus larges.

 « Les plus du métier de la R&D dans le secteur agroalimentaire »

Travailler en R&D dans l’agroalimentaire permet d’avoir un impact direct sur le projet de l’entreprise. Pour les acteurs des produits finis, on peut voir le résultat de son travail directement en rayon dans les grandes surfaces et plus largement participer au plaisir des consommateurs finaux. Pour les industriels du B to B, on a la satisfaction d’apporter une solution aux clients utilisateurs, que cela soit en leur proposant un ingrédient à forte valeur ajoutée, un process innovant ou un emballage dernière génération ! De plus, on valorise son background scientifique tout en travaillant en mode projet ou collaboratif.

 « Comment se démarquer dans un processus de recrutement ? »

Pour les plus jeunes, il est nécessaire de très tôt choisir des stages en formulation avec idéalement un passage par les Process et Méthodes. Lorsque l’on souhaite rester généraliste en matière d’applications, il est nécessaire de savoir l’expliquer dans la lettre de motivation.  La plupart des formations proposent désormais des césures, je conseille d’alterner une première expérience en PME /ETI et un stage au sein d’un groupe. Aujourd’hui des centres de Recherche ou d’applications culinaires européens recherchent des jeunes Ingénieurs.

Pour les profils plus expérimentés, une expertise acquise dans le domaine des ingrédients pourra se valoriser au sein d’un acteur des produits finis agroalimentaires et l’inverse est également vrai. Il est important de démontrer son ouverture et sa compréhension des enjeux économiques et industriels et non pas uniquement techniques ou scientifiques.

Fiche rédigée par : Cécile BOULAIRE – Consultante en recrutement pour l’Industrie Agroalimentaire – Directrice Générale de MANAGERIA