• Nos offres d'emploi
  • +33 (0) 1 44 54 13 50
  • Nos offres d'emploi
  • +33 (0) 1 44 54 13 50

Publié le 28 février 2023

Focus sur les rémunérations dans l’agro pour 2023 en France

Argent agroalimentaire

A l’heure où se terminent les négociations annuelles (NAO), les budgets… nous vous proposons à l’aide des études réalisées par l’APEC et C&B Alternative, un bref focus sur les rémunérations dans l’agro pour 2023 en France.

Le sujet du recrutement préoccupe les dirigeants et les équipes RH de nos industries agro. Entre la pénurie rencontrée sur certains postes, la tendance au plein emploi sur certaines régions, les attentes des candidats qui sont de plus en plus fortes, il nous apparaît comme nécessaire de partager des constats.

Lorsqu’on s’intéresse aux principales sources de motivation des salariés du secteur agroalimentaire pour un changement de poste, la rémunération reste parmi les premiers critères.

On entend souvent que les IAA rémunèrent moins que les autres industries. Si cette affirmation est confirmée pour certains postes, elle cache néanmoins de fortes disparités.

La rémunération des cadres de l’agro comparée au reste de l’industrie

En Novembre 2022, l’APEC a édité une étude analysant les salaires des cadres au sein de 111 familles de métiers.

Tous métiers confondus, le salaire médian des cadres en poste (salaire fixe + part variable) s’établit en France à 51 k€. 80% des salaires sont compris dans une fourchette allant de 36 à 85 k€ et 55% des cadres bénéficient d’une rémunération comprenant une partie variable.

Salaire médian tous métiers confondus 51K€

Impactées en toute logique par la taille de l’entreprise, leur localisation, le niveau d’expérience, voire de formation des cadres, les disparités de rémunération sur une même fonction restent une réalité, notamment entre régions mais aussi entre les différents secteurs. Contrairement à ce qui peut être dit, l’agro, sur certains métiers rémunère mieux que d’autres. A l’inverse, on peut noter que certains métiers, pourtant en tension sont insuffisamment valorisés. Face à la concurrence d’autres secteurs d’activité.

Les métiers de l’agroalimentaire

Nous avons extrait des études les informations relatives au secteur agroalimentaire (à noter que pour une fois, pour certaines familles de métier, il est séparé du secteur industriel généraliste 😉).

METIERSSALAIRE MEDIAN AGROSALAIRE MEDIAN TOUTE INDUSTRIE
Direction industrielle82 K€78 K€
Ingénierie en production industrielle46 K€50 K€
Pilotage en production industrielle52 K€53 K€
Maintenance industrielle50 K€54 K€
Direction des achats63 K€62 K€
Achats52 K€48 K€
Direction commerciale100 K€78 K€
Management des ventes55 K€56 K€
Direction marketing104 K€79 K€
Gestion de produit46 K€51 K€
Gestion de projet marketing53 K€47 K€
Qualité45 K€47 K€
HSE47 K€47 K€
Maintenance-entretien-sécurité56 K€51 K€
Direction des études, R&D51 K€61 K€
Gestion de projets R&D44 K€48 K€
Direction d’entreprise78 K€72 K€
Direction de la supply chain65 K€57 K€
Supply chain54 K€45 K€

Les fonctions cadres qui sont mieux valorisées dans l’agro que dans le reste de l’industrie

Pour commencer, on remarque d’emblée que d’une famille à l’autre de métiers, les rémunérations dans l’agro peuvent parfois être largement au-dessus de la moyenne en Industrie. On peut notamment souligner des écarts extrêmement significatifs sur les fonctions de Direction Commerciale et Marketing :

  • Direction Commerciale = 100 k€ dans l’agro vs 78 k€ pour le reste de l’Industrie (fixe + variable)
  • Direction Marketing = 104 k€ dans l’agro vs 79 k€ pour le reste de l’Industrie (fixe + variable)

Nous constatons que sur les métiers de la logistique, le secteur de l’agroalimentaire est également plus rémunérateur en comparaison au salaire médian de toutes les familles :

  • Direction de la Supply Chain = 65 k€ dans l’agro vs 57 k€ (fixe + variable)
  • Supply Chain = 54 k€ dans l’agro vs 45 k€ (fixe + variable)

Cet écart pour les métiers de la logistique est probablement dû au fait que ces métiers sont en lien avec le transport de denrées alimentaires. La sécurité alimentaire dans le domaine agroalimentaire est plus importante et plus contrôlée que dans d’autres secteurs.

Les Cadres de Maintenance – Entretien & Sécurité et les postes de Direction Industrielle sont également mieux valorisés en agro que dans le reste de l’Industrie. Il serait intéressant de comprendre plus en détail ce que recouvre cette « grande famille » dans la nomenclature APEC.

Les métiers cadres de l’agro qui ont encore du retard en termes de rémunération

La différence marquante, à la baisse cette fois-ci, se trouve sur les postes d’Ingénierie en production industrielle, en Pilotage en production industrielle et en Maintenance industrielle. Cela a d’autant plus d’impact que ces postes peuvent être ouverts à des profils généralistes. Moins attachés à un secteur industriel en particulier, qui auront donc assez naturellement l’opportunité de se tourner vers des opportunités plus avantageuses. En dehors de notre filière.

On note également que les fonctions cadres opérationnelles, en Ventes, Gestion de Produits, Qualité et les fonctions de Direction et de Chefs de projet en R&D sont également moins valorisées. Alors que les Entreprises recherchent souvent des profils experts des produits agroalimentaires sur ces fonctions.

L’enquête de C&B Alternative met en lumière des écarts significatifs de rémunération pour les Chefs d’équipe en Maintenance, entre l’industrie au sens large et les IAA. Ils sont de l’ordre de 22 points sur la rémunération total cash, de 16 points pour les Conducteurs de Machine et de 4 points pour les Techniciens de Maintenance.

Faut-il établir un lien direct entre ce retard et les difficultés de recrutement rencontrées plus spécifiquement sur ces fonctions ? C’est clairement un élément clef qui contribue au manque plus global d’attractivité du secteur. Qui masque des disparités cette fois-ci à la hausse comme on l’a vu plus haut.

Un rattrapage en cours sur les métiers des cadres et non-cadres de la production et de la maintenance dans les IAA ?

Grâce à l’enquête de rémunération menée par C&B Alternative, nous constatons que le salaire de base, tous niveaux de poste confondus en agroalimentaire a augmenté entre 2021 et 2022 de 4,7% en France contre 4,3% dans les secteurs non agro. La région qui marque la plus belle progression est la région Rhône-Alpes suivi de près par la région Pays de la Loire.

Les métiers de non-cadres

L’Enquête nous apprend également que globalement, entre 2021 et 2022, le secteur agroalimentaire a davantage augmenté les salaires que le reste de l’industrie. Excepté pour les Techniciens de Maintenance de niveau 1 et pour les Opérateurs où le niveau d’augmentation est identique au reste de l’industrie.

En France, ce sont les postes suivants qui ont connu la plus forte évolution de salaire dans la filière agro : Chef d’atelier (+5,5%), Chef d’équipe (+5,4%).

Les métiers de cadres

Concernant les postes de cadres, nous allons mettre l’accent sur les deux postes suivants en faisant le parallèle avec l’étude APEC :

• DIRECTEUR ACHAT (salaire Total Cash)
• DIRECTEUR R&D (salaire Total Cash)

D’après C&B Alternative, un Directeur des Achats est en moyenne rémunéré en salaire de base à 99 k€ alors que dans l’étude APEC nous sommes à 63 k€ en salaire médian. A noter que le salaire médian toute industrie est lui de 62 k€ (étude APEC).

Concernant le Directeur R&D, le salaire moyen de base est de 72 k€ pour C&B Alternative et de 51 k€ pour l’APEC en salaire médian. A noter que le salaire médian toute industrie est lui de 61 k€ (étude APEC).

Il faut avoir en tête que le panel n’est pas le même dans les deux études et ce que chacune peut sous-entendre par les intitulés Directeur des Achats et Directeur R&D peut être différent. Leurs missions sont plus ou moins denses en fonction de la structure où ils/elles exercent leurs fonctions. Ce qui va influencer leur rémunération en fin de compte.

L’avis d’un consultant MANAGERIA

Suite à ces informations obtenues à travers les deux études, nous avons échangé avec Stéphane HERVÉ, Consultant Senior chez MANAGERIA, et voici ce qu’il faut prendre en considération :

“Il est important de nuancer ces résultats, car nous n’avons pas l’ensemble des données, notamment le détail de la répartition des salaires. Est-ce qu’il s’agit essentiellement de PME ou de grands groupes qui sont référencés pour les rémunérations par exemple ?

La zone géographique de l’entreprise va également jouer sur la grille de salaire. Quand vous êtes dans une région où la concurrence est rude, vous devrez aligner les salaires pour dénicher des talents.

Le retard dans l’IAA se manifeste aussi parce que des entreprises doivent être présentes dans des zones rurales, éloignées des grandes villes. Ce qui peut expliquer un salaire inférieur à un poste identique basé à Bordeaux par exemple. En raison de ce manque d’activité aux alentours, les candidats ne souhaitent pas rejoindre la structure. Même si le projet est attractif, leur vie personnelle et leurs habitudes seront transformées. Ce qui amène certains départements à mettre en place des avantages pour attirer de nouveaux candidats dans leurs belles villes (accès au logement facilité, activités culturelles/sportives développées…).

Le niveau de salaire n’est pas le seul facteur garantissant un recrutement. Il faut jouer sur plusieurs leviers pour pouvoir faire la différence, surtout dans cette période actuelle de plein emploi. Les candidats ont la possibilité de choisir leur entreprise.”

Stéphane HERVÉ

Conclusion

En conclusion, confrontée à des difficultés de recrutement sur certaines fonctions, les IAA s’adaptent et progressivement revalorisent ces métiers. En partant parfois de plus loin que les autres secteurs industriels.

Cette revalorisation apparaît d’autant plus nécessaire que les profils concernés par les fonctions les moins bien valorisées aujourd’hui sont devenus rares, généralement peu mobiles. Ils sont, de plus, souvent sollicités par l’ensemble des secteurs industriels, plus compétitifs en termes de rémunération proposée.

Grâce à ce focus sur les rémunérations dans l’agro pour 2023 en France, nous constatons que même s’il lui reste du chemin à parcourir, la filière agroalimentaire a pris conscience de la nécessité de revaloriser certaines fonctions. Pour contribuer de manière concrète à son attractivité et donc à sa compétitivité.

Sources : étude APEC novembre 2022 et C&B Alternative.

Un autre article sur la rémunération