• Nos offres d'emploi
  • +33 1 44 54 13 50
  • Nos offres d'emploi
  • +33 1 44 54 13 50

Publié le 31 mai 2023

Améliorer la Qualité de Vie au Travail (QVCT)

Qualité de vie au travail

Les personnes en poste passent plusieurs heures par jour en usine, au bureau, en télétravail, ou encore en déplacement. Il est donc essentiel pour les entreprises de créer un environnement qui favorise leur bien-être, leur épanouissement et leur productivité. C’est pourquoi nous souhaitions faire le point sur la QVT ou plutôt la QVCT et comprendre comment améliorer la Qualité de Vie au Travail.

Dans cette interview, Favzia Mohamed, Experte en Gestion de Projet nous permet, que l’on soit Candidat(e) ou RH/Dirigeants de revenir aux fondamentaux et nous propose des pistes d’actions.

Présente toi ; tes missions aujourd’hui ?

Bonjour, je m’appelle Favzia, experte en gestion de projets et Pirate en gestion du temps.

Aujourd’hui, j’accompagne les mamans en télétravail à organiser leur journée pour les faire rimer avec sérénité, malgré les imprévus, en combinant le quotidien familial avec leur ambition. 

Qualité de vie au travail, c’est quoi exactement ?

La Qualité de vie au travail (QVT) est aujourd’hui réglementée mais ça n’a pas toujours été le cas.

Elle a été définie dans l’Accord National Interprofessionnel (ANI) en 2013 comme regroupant « les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci ».

On y retrouve toutes les actions de l’entreprise à portée individuelles ou collectives pour améliorer le confort de leurs collaborateurs en vue d’accroître à la fois leur bien-être et leur performance professionnelle.

Depuis 2020, on ne parle plus de QVT mais de QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), permettant ainsi un périmètre plus large qui englobe les conditions de travail au cœur des démarches. La QVCT possède une connotation plus préventive et réglementaire que la QVT.

Et depuis mars 2022, le Code du Travail inclut la QVCT en remplacement de la QVT.

On va retrouver 6 axes de travail :

  1. Relations au travail, climat social
  2. Contenu du travail
  3. Compétences et parcours professionnel
  4. Management participatif et engagement salarial
  5. Santé au travail
  6. Égalité professionnelle pour tous

Ainsi, on se rend compte que la QVT, enfin, plutôt la QVCT va au-delà du simple « bien-être » du salarié avec les séances de sport ou le babyfoot.

QVCT et productivité sont-ils compatibles ?

Complètement ! Et je comprends que ce soit contre-intuitif pour certains.

Dans l’inconscient collectif, productivité rime avec plus de chiffres d’affaires, plus de travail, réduire les coûts et le fameux « il faut travailler dur ».
Pourtant, d’un point de vue de l’amélioration continue, la productivité est un moyen de mieux maîtriser ses coûts et non de les réduire pour faire un maximum d’économie.

Parallèlement, QVCT ou conditions de travail peuvent être perçues comme des pertes de temps et du gaspillage d’argent ; parce que les salariés sont déjà rémunérés, alors pourquoi faire plus ?

Comment alors faire coïncider QVCT et productivité ?

Par l’acceptation.
L’acceptation que la temporalité est différente pour ces 2 aspects de l’entreprise.

La recherche de productivité est en lien avec un objectif financier à atteindre à court ou moyen terme ; en revanche ; la démarche QVCT va donner des résultats à moyen ou long terme, tout simplement parce que le changement prend du temps.

À terme, à long terme, les 2 sont compatibles et il faut accepter que l’investissement dans la démarche QVCT paiera plus tard.

Quels sont les avantages pour les entreprises de promouvoir, améliorer la Qualité de Vie au Travail ?

Tout d’abord, la QVCT est réglementée dans le Code du Travail. Il est de la responsabilité de l’entreprise de s’assurer que ses employés aient les conditions nécessaires pour bien réaliser leurs missions. ; ainsi ; mettre en place une démarche QVCT est un moyen de se conformer à la loi.

Ensuite, en promulguant la QVCT, l’entreprise envoie un message important à ses équipes : « nous te donnons les moyens pour que tu atteignes tes objectifs ». C’est très valorisant pour les équipes, qui sont en recherche de reconnaissance, surtout depuis la crise de la Covid19 durant laquelle beaucoup de salariés se sont posés la question du sens de leur emploi dans leur quotidien.

Voici quelques avantages des entreprises :

  1. Améliorer l’engagement des équipes
  2. Développer la créativité des solutions
  3. Favoriser le dialogue social
  4. Développer les compétences de ses équipes et ainsi avoir un avantage compétitif
  5. Diminuer le turn-over des équipes

Comment peut-on créer un environnement de bien-être au travail. Par quoi doit-on commencer ?

Quand l’entreprise met en place une démarche QVCT, il est indispensable de commencer par un état des lieux. Ce peut-être une enquête de satisfaction ou un indicateur de performance tel que l’absentéisme, les arrêts de travail, le turn over dans les équipes.

Ma recommandation est de démarrer par les équipes. Que répondent-elles à la question « qu’est-ce qui t’empêche aujourd’hui d’atteindre tes objectifs ? »

Les 1ères réponses seraient des obstacles ancrés depuis un certain temps et je vous invite à continuer de creuser avec des questions ouvertes.

« Qu’est-ce qui te permettrait, t’aiderait à te sentir mieux au travail ? »

Plus les questions vont être dirigées vers le collaborateur, vers son besoin, plus les solutions viendront d’eux-mêmes.
Il est important que le collaborateur se sente intégré dans la démarche.

Quelles difficultés une entreprise peut rencontrer dans la mise en œuvre ?

De manière générale, chaque changement dans une organisation rencontre des difficultés à surmonter et certaines difficultés sont plus faciles à aborder que d’autres.
C’est ce que l’on note dans les pratiques de Conduite du Changement.

Effectivement, pour chaque changement, vous êtes confrontés à 4 types de réponse :

  1. Acceptation passive : « c’est ok pour moi, je vous suis »
  2. Acceptation active : « je veux faire partie du changement, comment puis-je contribuer ? »
  3. Résistance passive : « je suis sceptique, je vous laisse voir et je verrai ce que je ferai ensuite »
  4. Résistance active : « je suis contre et je le fais savoir »

La clé de la réussite ? S’appuyer sur les acteurs à acceptation active pour embarquer les acteurs à acceptation passive et résistance passive.

Quant aux collaborateurs à résistance active, il est utile d’écouter leurs objections ; elles feront partie des prochains changements éventuels à mettre en place.

Au-delà de l’engagement des collaborateurs, il y a 2 autres difficultés que rencontre l’entreprise :

  1. Le coût : le budget de la démarche
  2. La mobilisation des équipes : La démarche QVCT s’ajoute aux tâches du quotidien qui permettent de délivrer les commandes clients, ainsi, toute personne engagée dans la démarche ne peut à la fois contribuer à la démarche et effectuer ses tâches.


Il y a un vrai choix à faire dans l’attribution des tâches et comment faciliter l’engagement des équipes tout en maintenant le travail du quotidien.

Doit-on mettre des KPI pour mesurer une démarche QVCT ?

La démarche de la QVCT fait partie intégrante de la politique d’Amélioration Continue de l’Entreprise et à ce titre, elle doit répondre à des indicateurs de performance (KPI).

La difficulté réside dans le choix du KPI.
Mais alors, comment faire ?

Repartir du début de la démarche, à la question 5.

Quel aspect de la QVCT va être au centre de l’attention ? Est-ce la partie formation, conditions de travail, taux d’absentéisme, grille de rémunération… ?

De là, définir un KPI sera adapté.

Peux-tu donner des exemples d’actions innovantes qui vont dans le sens du bien-être au travail ? Un exemple d’intervention client qui t’a marqué ?

Souvent, quand on évoque la QVCT en entreprise, le positionnement des parties prenantes est : « on veut une action IN-NO-VAN-TE » et on cherche à réinventer la roue.

Alors qu’une solution simple peut être plus efficace.

Dans mes expériences passées, il y a 3 solutions que j’ai vraiment appréciées :

  1. Les solutions ergonomiques des postes de travail avec par exemple des bureaux à hauteur variable. Cela permet de travailler debout ou assis et ainsi favoriser les gestes et postures du collaborateur.
  2. Don de congés payés aux collègues en difficulté médicale. Cela permet de favoriser l’entraide entre collègues.
  3. Participer à la reforestation à travers des challenges de marche par équipe (l’équipe fait un certain nombre de pas pour planter un arbre)/Cela permet de lutter contre la sédentarisation.

Comment avoir une qualité de vie au travail alors que l’on travaille de plus en plus en Home office ?

Effectivement, nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer le télétravail ; la crise de la covid19 a accentué la pratique pour certains métiers.

Rappelons au passage que tous les métiers ne peuvent pas se faire en télétravail et il est indispensable que les accords télétravail restent cohérents pour l’ensemble des collaborateurs sans favoriser une partie plutôt qu’une autre.

Ma position sur le télétravail, c’est qu’il faut que ce soit une situation win-win pour l’entreprise et le collaborateur. Imposer le télétravail par souci d’économie ou Refuser le télétravail pour mieux contrôler le travail sont des non-sens.

De la même manière, il y a un risque pour le collaborateur de se sentir isolé en télétravail.

Le plus important est de déterminer quelles sont les conditions qui permettent au collaborateur d’être performant tout en prenant en compte son bien-être.

On peut penser aux éléments suivants :

  1. poste de travail : équipements, espace de travail dédié, horaires de travail fixés
  2. outils de travail pour permettre la collaboration : messagerie, accès au serveur
  3. bien séparer le temps de travail et le temps hors travail : il est aisé de lancer une machine entre 2 réunions
  4. lutter contre la sédentarité en favorisant la marche à travers des applications ou autre

On a vu l’apparition dans les organisations des Happiness Managers, s’agit-il d’un effet de mode ou d’une nouvelle fonction sur la durée ?

Peu importe que ce soit un effet de mode ou pas, la seule question à se poser est : comment mettre en place une démarche QVCT dans l’entreprise ?

Ce rôle peut-être au sein de l’équipe RH ou RSE ou avoir un ambassadeur tel qu’un Happiness Manager.

Le souci, c’est que, pour beaucoup, le rôle de Happiness Manager se concentre autour des soirées Happy Hour ou autre événement ponctuel. Selon moi, son rôle est stratégique pour répondre à une vision long terme de l’entreprise.

Au-delà de la QVCT, il y a une vraie problématique autour de l’équilibre entre une vie personnelle et son travail. Quels sont tes conseils ?

On pourrait croire que c’est le télétravail qui est à la source de cette problématique.

Ce n’est pas vrai.

L’équilibre vie pro-vie perso est un sujet à part entière et mériterait un article à lui seul.
Pour faire court (et du coup très général), je dirais qu’il est important que chacun décide de la place de la vie professionnelle dans son quotidien ; qu’il s’agisse du temps à lui consacrer à faire que du temps consacré à y penser.

Une fois décidé, il faut le communiquer et trouver un accord aussi bien avec son employeur qu’à son entourage.

C’est important pour la partie prévention.

En revanche, quand on se rend compte que l’équilibre devient fragile voire qu’il est brisé, il faut oser en parler pour trouver une solution.

Personne n’est à l’abri d’un burn out.

La bonne nouvelle, c’est que des solutions existent pour les prévenir ou accompagner les personnes à aller mieux.

Encore faudrait-il savoir l’identifier et c’est là qu’une démarche QVCT prend tout son sens.

Connaître ses propres limites, ses collègues, ses équipes.

Pour déceler un problème et trouver une solution.

En résumé, mes conseils pour un équilibre vie pro-vie perso sont de :

  1. décider de la place de la vie pro dans sa journée
  2. trouver un accord avec son employeur et sa famille
  3. parler en cas de déséquilibre pour trouver des solutions.
  4. Faire de la prévention en entreprise